Après avoir révolutionné le monde des enchères pendant plus d'un quart de siècle, Jean-Claude Anaf est devenu une personnalité remarquée et appréciée dans le paysage lyonnais. Présentation de sa biographie et de ce qu'il a apporté durant sa carrière pour les milieux de l'art et de l'expertise.
Jean-Claude Anaf |
Jean-Claude Anaf, commissaire-priseur à Lyon
Une jeunesse grenobloise
Jean-Claude Anaf est né le 21
septembre 1947 à Grenoble. Son père, Elie Anaf, est fourreur. Avec sa femme, Lilian
Gabay, ils se passionnent pour les ventes aux enchères dont ils rapportent des
objets de collections éclectiques, allant du mobilier de Napoléon III aux
tableaux modernes.
Il grandit dans une ambiance de
salles des ventes qui n’est pas pour lui déplaire. Après des études au Lycée
Champollion, il enchaîne avec l’Université de droit et de sciences politiques
de Grenoble dont il sort licencier en droit.
Grâce au réseau de connaissances de
son père, il décroche un stage chez le grand commissaire-priseur grenoblois,
maître Pierre Blache. Il y reste quatre ans durant lesquels il découvre et
apprend le métier de commissaire-priseur.
Jean-Claude Anaf lors d'une vente |
La découverte du métier de commissaire-priseur
C’est une révélation pour
Jean-Claude Anaf. Ce n’est pas tant l’amour de l’art qui le motive, mais plutôt
la vente. Comme il le confesse lui-même : « Curieusement, je n ’ai pas fait ce métier par amour de l’art,
car ma vraie passion, c’est la vente. J’adore l’atmosphère des salles de
ventes, organiser une vente, affronter le public et le convaincre de vous faire
confiance... ».
Il possède toutes les qualités
requises pour devenir commissaire-priseur : il a la mémoire des chiffres,
des lieux, des détails, des gens... Il possède également une solide intuition
qui lui permet de prédire l’avenir d’un objet. Il en détecte le potentiel
instantanément et sait s’il se vendra ou non.
Après avoir décroché son diplôme de
commissaire-priseur en 1974, il quitte Grenoble pour Lyon où il s’associe à maître
Françoise Herment-Mochon qui est installée dans la Presqu'île. Bien que Paris
détienne le monopole du marché de l’art, il veut prouver que la province n’est
pas en reste et qu’il est possible de réussir ailleurs que dans la capitale
française.
L’association dure deux ans.
Jean-Claude Anaf a une conception différente de son associé de la vente aux
enchères. Alors qu’elle ne s’intéresse qu’au marché de l’art, lui veut innover
en se lançant par exemple dans la vente de voitures. Il décide donc de créer sa
propre étude en 1980.
La création d’une étude révolutionnaire
Grâce à l’aide de ses parents, il
lève 170.000 € de fonds et s’engage dans un projet révolutionnaire pour
l’époque : organiser des ventes aux enchères dans des hôtels de luxe comme
le Sofitel à Lyon ou le Palais des Congrès.
Ce coup de force totalement novateur lui apporte une
immédiate reconnaissance et lui permet de conquérir une clientèle beaucoup plus
haut de gamme.
La gare des Brotteaux
En 1989, jean claude anaf installe son étude dans
la gare des Brotteaux. Un grand avocat lyonnais, maître Lamy, lui a fait
découvrir ce lieu désaffecté depuis 1982. Il est voué à la destruction si
personne ne le rachète. Maître Lamy imagine le potentiel incroyable de cette
gare et persuade Jean-Claude Anaf de la transformer en un fabuleux hôtel des
ventes.
La gare atteint presque les mille
mètres carrés et coûte plus de 2,3 millions d’euros, travaux de rénovation
compris. Le projet est fou, mais de nombreux Lyonnais lui sont reconnaissants
d’avoir sauvé ce bâtiment de la destruction.
Le succès est immédiat et c’est le
déclic qui lance sa carrière et le fait connaître dans toute la France. Pour le
petit provincial, l’heure de la revanche a sonné, il impose sa griffe et son
chiffre d’affaires explose avec une croissance de 60% dès la première année.
Lyon-Brotteaux devient la deuxième
place des ventes publiques en France derrière Drouot à Paris.
La stratégie de développement
En 1994, Jean-Claude Anaf décide de
s’associer avec l’un de ses amis, maître Jean Martinon. Cet ancien professeur
d’histoire géographie, reconverti en commissaire-priseur, est un véritable
passionné d’art et un découvreur éclairé. Il n’a pas son pareil pour
sélectionner et découvrir un meuble ou un tableau intéressant. Homme de
terrain, il se charge de dénicher et expertiser les objets destinés à la mise
aux enchères. A cette époque, le chiffre d’affaires des deux associés est de
plus de 15,2 millions d’euros.
Son étude a la spécialité de « ne
pas avoir de spécialité », ce qui en fait une exception dans le métier.
Elle réalise des expertises et des estimations, comme des ventes d ’objets d ’art, de
voitures, d ’objets industriels ou des ventes
judiciaires.
Ce sont d’ailleurs les voitures qui
ont le plus de succès, représentant 60% de son chiffre d’affaires, tandis que
la vente d’objets d’art n’en représente que 35%. Le reste est constitué de
ventes judiciaires.
Vente aux enchères |
L’éclectisme des sélections
Les objets mis en vente viennent de
diverses origines : succession, dépôt de bilan d’une entreprise,
particuliers présentant spontanément un meuble ou un tableau qu’ils veulent
vendre… Jean-Claude Anaf sélectionne, vérifie les origines, réalise une
estimation et en organise la vente.
L’étude divise son activité entre
trois pôles : la vente ordinaire et son lot d’objets et de meubles divers,
les ventes spécialisées comme les ventes de timbres ou de monnaies et les
grandes ventes de prestige.
Ce commissaire-priseur hors norme
peut laisser libre cours à sa prestance verbale et sa maîtrise de la vente. Il
orchestre des ventes prodigieuses aux enchères toujours plus élevées. Son
excellence et son aisance lui valent les surnoms de « Roi des enchères », « homme fort des ventes aux
enchères », « Le plus emblématique des commissaires-priseurs
Lyonnais », « La référence Lyonnaise »…
Parallèlement, il acquiert l’hôtel des ventes à
Saint Priest, où il ouvre son second site, dédié aux véhicules et
matériels industriels.
Grâce à lui, Lyon s’est hissé parmi
les villes mondiales les plus influentes pour les ventes aux enchères. Ses
représentations quasiment théâtrales attirent les foules. Il sait capter
l’attention du public et pimenter les ventes. Son talent l’amène plusieurs fois
à battre des records nationaux mais aussi mondiaux.
Le changement d’orientation
En 2008, il cède son hôtel des
ventes de la gare des Brotteaux, ainsi que sa société Anaf Arts Auction à son
confrère Claude Aguttes qui a ouvert la Maison Aguttes à Lyon permettant l'estimation et la vente aux enchères d'œuvres d'art."
Il crée Anaf Expertise, Estimation et vente, spécialisée dans
l’expertise de meubles, tableaux, objets d’art. Après près de trente-cinq ans
de carrière, le premier commissaire-priseur de province propose d’accompagner les
personnes souhaitant estimer leurs biens et de les conseiller pour leur mise en
vente.
Ce passionné de beaux objets conserve certaines activités annexes, toujours
en relation avec les ventes aux enchères dans tous les domaines et en
particulier le monde de l’art.
En 2009, il est renouvelé au poste de membre suppléant au Conseil des
Ventes. En 2010, il est membre de l'association de la Fondation Cercle Poussin,
mécènes du Musée des Beaux-Arts de Lyon. De 2011 à 2014, il devient membre
titulaire du conseil des Ventes.
En 2017, la Loi Macron impose aux commissaires-priseurs judiciaires de
cesser leur activité à la date anniversaire de leurs 70 ans. Il est ainsi
contraint de céder sa SCP Jean-Claude Anaf.
Il ne renonce pas pour autant à faire bénéficier les autres de sa solide
expérience dans le domaine de l’expertise et de la vente et se montre toujours
aussi actif et novateur.
Anaf & Associé |
Vos commentaires sont les bienvenus.